Si le livre …

« Si le livre ne vaut rien, bien qu’avec des dehors spécieux, un bon esprit ne s’y trompe pas. S’il est bon, c’est un inestimable trésor, c’est une félicité de tous les moments. Combien les livres ne nous font-ils pas oublier des chagrins, par le spectacle des hommes vertueux livrés au malheur. Combien ne nous élèvent-ils pas, en nous montrant leur constance et leur grand caractère. C’est une chose qui m’étonne de voir si peu de gens qui lisent dans ce sens. Ils ne cherchent dans la lecture qu’à repaître le vide de leur esprit. Les lignes leur passent devant les yeux comme des aliments dans un gosier, pourvu qu’ils passent c’est assez. Moi, je trouve dans les livres des passages que je voudrais saisir avec autre chose qu’avec les yeux. Je sens si bien ce qu’ils me disent, je vois si bien ce qu’ils me peignent, que je m’indigne à la fin contre cette page muette d’un vil papier qui m’a remué si fortement et qui me reste seule entre les mains et sous les sens.

Les livres sont de vrais amis. Leur conversation silencieuse est exempte de querelles et de divisions. Ils vous font travailler sur vous-même, et, chose rare dans les discussions avec les amis de chair et d’os, ils vous insinuent tout doucement leur avis, et vous font goûter la raison, sans que vous vous regimbiez contre son évidence et sans que vous ayez l’air d’être vaincu à vos propres yeux. » Eugène DELACROIX ( Peintre français / Extraits de ses Lettres Intimes ( 1819 ) – Cet extrait provient d’une correspondance adressée à son ami, directeur des postes, Achille PIRON )

DELACROIX par Nadar
Eugène DELACROIX 1798/1863

 

Robes baroques … Anne-Marie KORNACHUK

«  Je peins parce que j’en ressens le besoin. La peinture est une activité que j’adore, et avec elle l’espace mental qu’elle me permet. J’éprouve un besoin de créer des choses et la peinture répond à ce besoin. Mes œuvres ne font pas partie du monde réel. Elles ont un espace personnel émotionnel, un drame éternel. Elles sont un peu étranges aussi. Elles ne sont pas juste belles. . La robe se débat avec la rigidité, le confinement, les attentes de la société, les pressions internes, mais aussi la beauté, la séduction et la sophistication. Je me suis toujours intéressée à étudier les états d’âme des êtres, mais aussi les états des espaces et des événements qui créent des demandes, des réponses et peuvent être examinés de manière positive et négative. J’utilise le geste figuratif, la couleur et la composition pour parler de ces états internes. Ces détails figuratifs parlent pour le corps, représentent des moments d’intimité intense plaçant le spectateur en position de voyeur et de participant  » Anne-Marie KORNACHUK

KORNACHUK Anne Marie

Peintre réaliste née en 1969, elle a grandi à Winnipeg dans la province de Manitoba au Canada. Après l’obtention de son baccalauréat, elle a fait  des études d’art à l’Université Concordia de Montréal. Comme elle l’explique dans le texte ci-dessus, non seulement elle est passionnée par l’art baroque, mais ce dernier, ses couleurs et sa théâtralité ont considérablement influencé son travail et sa façon de peindre .Son outil de travail est la peinture à l’huile . Elle s’est fait connaître avec ses toiles de robes impressionnantes, tourbillonnantes où le tissu soyeux  tient une place d’importance.

 » La nature animée du tissu, qui submerge parfois la figure, joue plusieurs rôles. Je vois une sorte de drame lyrique dans la beauté, la complexité et l’énergie ondulante du tissu, comme si le tissu était vivant avec les drames internes cachés de la figure. Ces drames internes me parlent de l’expérience quotidienne, où l’on gère diverses luttes calmes avec plus ou moins de succès. Le tissu offre également un énorme intérêt visuel pour moi, ainsi qu’une occasion de considérer la couleur et la forme.  » A.M.K

KORNACHUK Cherry Bomb
« Cherry Bomb  » – Anne-Marie KORNACHUK
KORNACHUK Out of blue
 » Out of blue  » – Anne-Marie KORNACHUK
KORNACHUK Cocoon
 » Cocoon  » – Anne-Marie KORNACHUK
KORNACHUK Tsunami
 » Tsunami  » – Anne-Marie KORNACHUK

On peut la retrouver de façon permanente et temporaire  dans des galeries connues de Toronto, Ontario, Ottawa, Montréal, mais aussi à Los Angeles, New York et Cincinnati aux Etats Unis. Elle participe  souvent à de très nombreuses expositions internationales de façon personnelle ou collective. Elle est, par ailleurs, directrice d’une école d’art dans son pays  et enseigne son savoir dans les collèges et universités non seulement au Canada, mais en Angleterre également .

Anne-Marie Kornachuk vit à Lakefield à Ontario – Passionnée d’équitation,  elle élève des chevaux, les dresse et les monte. Ils sont devenus eux aussi les sujets de sa peinture. Elle aime non seulement leur élégance, leur taille importante, massive, leur beauté, leur expressivité mais aussi la forme de poésie qu’ils dégagent.

KORNACHUK Vertigo
 » Vertigo  » – Anne-Marie KORNACHUK