» Le palais de Caserte, bâti par Vanvitelli, et commandé par Charles III, ne brille point par le goût, l’harmonie et l’élégance, il se recommande par l’ordre, l’unité, l’accord et la bonne distribution. Les parties remarquables de cet immense ensemble sont : le vestibule décoré en marbre de Sicile et qui offre du centre un majestueux coup d’oeil ; le grand escalier, tout en incrustations de marbres et en colonnes ; la chapelle en colonnes corinthiennes de marbre avec le plus précieux revêtement et plusieurs salons et galeries. Cependant, toute cette magnificence, qui rappelle Versailles, semble triste. Le palais est au pied de montagnes pelées et on ne conçoit pas comment dans un pays qui a de si admirables vues, il a été bâti dans un tel coin. Comme les grandes résidences royales, trois jardins différents dépendent de ce palais : le jardin avec son inévitable cascade qui, tombant parfois d’un noir rocher, serait assez sauvage sans les grandes statues de Diane et de ses nymphes, et d’Actéon moitié cerf ; le bois des anciens ducs de Caserte, vieux parc féodal qui paraît encore le roi du manoir, et le jardin anglais créé en 1782 par la reine Caroline, avec ses grottes, ses ruisseaux, ses serres et ses grands magnolias … »
Antoine Claude PASQUIN VALÉRY qui fut conservateur et administrateur des bibliothèques de la couronne, et qui a écrit des ouvrages dans lesquels il fait part de ses ressentis et observations sur ses différents voyages historiques et littéraires en Italie, ainsi que les grands palais qu’il a été amené à visiter de 1826 à 1828.


